« Atmosphère, atmosphère ! J’ai une tête d’atmosphère moi ? » répliquait Arletty à un Louis Joubert agacé dans le film « Hôtel du Nord » de Marcel Carné sorti en 1938. Un accent parisien authentique soulignait un côté français rapporté à une tradition aussi bien urbaine que rurale, dont la vérité du terroir se lisait sur le visage de ses citoyens.
Tiens ! La citoyenneté tant évoquée pendant la Révolution jusqu’à la synthétiser de façon emblématique dans l’expression « liberté, égalité, fraternité ». Tout ceci a un relent du passé qui… dépasse l’aujourd’hui et se perd dans le néant. Une telle perspective est-elle réelle ? Jusqu’à quel point décline-t-on de nos jours la conjugaison du trait-d’union historique avec l’ambition de « changer l’atmosphère » d’un présent tellement révolutionnaire ? Tout simplement en démantelant tout le passé, voire en anéantissant la vraie proportion sociale, culturelle, humaine en la remplaçant par un enjeu économique fixé sur le profit où tout se broie dans l’engrenage du temps présent ; où toute référence traditionnelle est mystifiée, modifiée, mutée au diapason d’une raison désaccordée, hors de toute portée, sans clef d’harmonie ; où le seul fait d’exister est devenu une mise en jeu terrible, une tricherie même, soudoyée par le fléau des tromperies idéologiques qui imposent la tyrannie de la seule dimension horizontale ; où la technologie moderniste remplace, supplante et détruit toute origine transcendente de l’Humanité toute entière ; où le matérialisme conçu comme amélioration s’exprime comme consommation continuelle de la Vie dans l’hyperbole nébuleuse de la suprématie de l’Homme poussée jusqu’à la paranoïa.
Symptômes et conséquences de tout cela ? L’angoisse, la solitude, l’égoïsme, l’arrogance qui se fait violence comme revendication de libertés subjectives etc., donc l’Indifférence institutionnalisée et la vaine poursuite de toute raison d’être. Des gouvernements et une vie politique pris en otage par le prestige personnel et l’accomplissement d’une tâche de renversement des valeurs par le coup d’éclat médiatique, les slogans retentissants des droits individuels absolus et l’imposition de lois néfastes qui interdisent toute référence au passé, contraignent à accepter l’inadmissible : plus de famille, plus de sexe biologique, plus de barrière morale et éthique, plus de limite au déploiement de la panoplie des marchands de mort par procuration juridique assistée portant à la dérive totalitaire du « superhomme nietzchien ». Voilà le tableau que John Lennon chante dans son grand succès post-68 « Imagine » et que Jacques Derrida théorisa avec son «déconstructivisme ». Qui plus est, le métissage des populations a ultérieurement bouleversé toute référence identitaire certaine et provoqué « Un bouillon de culture » du titre de l’émission de Bernard Pivot, cherchant ailleurs la juste « apostrophe ». Mais tout ceci part désormais en fumée, à l’image de la Cathédrale Notre Dame de Paris envoutée dans les flammes du brasier historique du total abandon ! Et alors ? Il faut changer d’Atmosphère !
La France est une des mères de l’Eglise et uniquement en retrouvant son origine chrétienne, donc catholique, elle assurera un futur certain à ces générations dégénérées mais pas encore désœuvrées au point de perdre toute perspective. La vraie révolution est d’emmener la Vraie lumière qui sort des Evangiles et ne demande qu’à jaillir des cœurs assoupis de chacun et de chacune. Et cette révolution se fraie déjà un chemin et compte ses martyres comme le colonel Arnaud Beltrame mort dans un élan de charité chrétienne, fruit d’une récente conversion, en mars 2018 en se proposant à des terroristes en échange de la liberté de leurs otages pris dans un centre commercial de l’Aude. Et combien de gestes de solidarité qui ne sont pas mentionnés dans les journaux mais se concrétisent parfois dans des situations surprenantes. Comme ce jeune et brillant homme d’affaire français de 25 ans à peine qui, encore étudiant mais déjà dans le collimateur de sociétés financières internationales, abandonne tout -courant 2019- pour rentrer au séminaire, car la Grâce l’a rejoint lors d’un de ses nombreux déplacements, en l’occurrence en Pologne.
Cette Atmosphère mystique que la France respire depuis toujours dans les lieux les plus symboliques comme Lisieux, Lourdes, Paray le Monial, Paris, Cîteaux, Clairvaux, Taizé, Ars, Nevers, La Salette, Mont St. Michel et continue à se lire sur le visage de Jean-Marie Vianney, qui inspira Victor Hugo dans les traits de l’évêque de Digne dans « Les Misérables », Catherine Labouré, Bernadette Soubirous, Thérèse Martin, Saint Louis, Marthe Robin, Saint François Xavier… la galerie de ces saintetés est infinie, mais pas interrompue. Car c’est toujours au plus profond désarroi que resurgit l’Amour pour la Vie. Ce néant imposé n’est qu’un épais rideau sombre, déjà embrasé par les milles étincelles de lumière éblouissante qu’on constate dans la simplicité de prêtres exposés aux revers eschatologiques du déchaînement infernal et de fidèles de tous âges, même très jeunes, qui reçoivent les sacrements et s’agenouillent en priant.
Gaston Ghrenassia, connu comme le chanteur Enrico Macias, évoquait « La France de mon enfance », celle aux traits arabes des colonies nord africaines, où les moines dominicains de Tibhirine ont été assassinés en 1996 par des terroristes ; Charles Trenet se rappelait de sa « Douce France, cher pays de mon enfance », celle des « p’tits villages et leurs clochets » et des magnifiques cathédrales ; et encore Claude Nougaro chantait avec son fort accent occitan « Oh, Toulouse ! », la ville où s’est développé l’ordre dominicain ; voici une mosaïque de cette identité fondée sur le dénominateur commun de la vraie « Atmosphère » qui puise sa source dans la culture historique de la chrétienté missionnaire catholique. Les résistants non-communistes durant la Seconde guerre mondiale avaient pris comme symbole la Croix de Lorraine et le premier Président de la cinquième république, le Général Charles de Gaulle, sauveur de la Patrie, était catholique, y compris celui qui passera à l’Histoire pour avoir été élu avec un pourcentage record, bienque laïc convaincu, et disparu dernièrement, Jacques Chirac. Sans parler de François Fillon, passé au traquenard de l’acharnement médiatique (exactement le même scénario tenté contre le président américain Donald Trump) redouté car étant homme d’Etat expérimenté et catholique, qui allait s’imposer comme successeur en 2017 du président François Hollande haché par la guillotine de la contestation « contre-révolutionnaire ». On a depuis constaté la dégradation morale, sociale et politique promue par le gouvernement du président Macron qui porte désormais sur sa conscience l’assassinat de Vincent Lambert et des innumérables victimes de la commercialisation de l’humain.
Voici que cette « vielle atmosphère » est soudainement revenue la « bonne atmosphère » : eh bien oui, changeons d’Atmosphère !
Di’ cosa ne pensi